Je ne suis pas un sculpteur qui a choisi la terre, intermédiaire du bronze, mais un céramiste qui a choisi la sculpture.
Essentiellement animalier, je pars d'une base sphérique ou ovoïdale pour envisager mon bestiaire, visant la stylisation extrême par modelage et rajouts, incorporant parfois des éléments métalliques (outils agraires de récupération).
La couleur naturelle de la terre et la texture sont dues aux mélanges des grès employés et à la cuisson dans un four à gaz à 1280° en réduction. Mes animaux supportent sans problème de vivre à l'extérieur.
" L'œuvre de Christian Pradier, fortement marquée par l'animal, ne doit pas nous tromper quant à sa destination. Si l'inspiration naturaliste préside, elle ne gouverne pas l'intention. Pradier interroge l'animal notre demi-frère, ou sœur, nous interroge en nous renvoyant l'écho lointain, toujours présent dans nos fibres, d'une proximité résurgente associée inéluctablement à notre condition humaine.
Cette relation ambiguë et troublante, liée aux émerveillements de l'enfance, trouve ici sa trace.
Dans ses travaux Pradier a opté pour la forme organique la plus achevée : la sphère. Ce parti pris formel, loin de réduire son bestiaire à une vision stéréotypée, renforce le sens de la synthèse et de l'économie, tout en ouvrant la voie à la traduction singulière de chaque animal.
Il n'est pas de sculpture sans peau, sans épiderme. Sculpteur-Céramiste, il a choisi le grès ; cette terre cuite à l'aspect rugueux, aux tonalités fauves, nous restitue avec simplicité et retenue le caractère premier des commencements. Enfin, et ce n'est pas la moindre des élégances, les sculptures de Christian Pradier ne sont pas bavardes ! Elles nous offrent, avec une pointe d'humour, de nous faire rêver à un monde assagi et porteur de tendresse... " Christian André-Acquier
" Pradier, c'est Noé créant lui-même les animaux qu'il veut sauver pour nous faire partager la véritable humanité qu'il leur transmet. "
Paule Gernez